Archive de avril, 2006

Chemins de fer


2006
13.04

Je descends les marches de la bouche du métro à Bastille, tu es là. Les longs cheveux bruns épais, la taille fine, les bras croisés sur la poitrine. La même peau de soleil, de travail et de pollution mêlés, le même air fatigué ? Une attitude que je connais si bien, par cœur, et un air déterminé dans le regard… Oh, elle est moins belle que toi, mais qu’est-ce qu’elle te ressemblait…

Un rendez-vous à Châtelet avec une jeune fille très accorte, bien qu’amoureuse depuis plus d’un an. Des caresses, osées, sur un quai de RER bondé. Un au-revoir plein de sous-entendus et de désirs. Entre Chapelle et Jaurès, je regarde, comme si souvent, mon chemin. Cet adolescent laid et solitaire, chahuté, qui a décidé qu’il tracerait son chemin sans les autres, puisqu’ils ne voulaient pas de lui. Le premier choix. Sa quête de perfection, pour être admiré et craint, puisqu’il n’est pas accepté. Le choix d’être « admirable, en tout, pour tout »(1). Ou de faire le peu dont il est capable pour y arriver, ou au moins le faire croire. Son air distant pour que les autres ne le mordent pas. La violence pour cacher la crainte, aussi. Apprendre à frapper puisqu’ils comprennent ce langage. Parce que si ils ont peur, ils ne songent pas à se moquer. Ou dans son dos. Ce gamin dans un corps d’homme qui se retourne et soulève de terre cet autre gamin qui s’agite derrière lui, mimant la souffrance du premier.

Et puis la première femme. Forcément à protéger pour ne pas qu’elle le fasse elle, forcément idéalisée. Forcément un dilemme insoluble, comme les suivantes.

Surtout tous ces choix, si difficiles à faire. Si difficiles à cause du premier. Dès qu’une autre vie s’insinue dans la sienne. Alors la solitude, encore. Et cette certitude que c’est la seule solution. Repensant à cette étreinte furtive, je sais que ce sont les seules que je devrais avoir. Parce que s’attacher, c’est renoncer aussi à être plus grand. Parce que ma vie sera faite de départs, et qu’ils sont si douloureux quand on laisse quelqu’un derrière soi.

Et puis, quel homme, celui qui multiplient les conquêtes et ces amies si intimes. Quel homme, celui qui court le monde à la recherche de son sens, à défaut de trouver le sien. Celui qui veut connaître tout n’approfondit rien. Celui qui poursuit une quête la poursuit seul. Toujours.

Ainsi soit-il.

1. Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand, Acte I, Scène 5

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Défenses


2006
12.04

Nos deux bouches se cherchent, se trouvent, s’emmêlent. Dans le froid, sous un grand manteau de cuir, mes mains cherchent déjà tes courbes, trouvent un bouton à défaire, une barrière à franchir. Sur les marches, sous la grande Arche de la Défense, je tire sur la ficelle de ton string pour qu’il comprime ta chatte et excite ton cul, avant de l’écarter pour laisser place à mes doigts contre ton sexe. Tu frémis au contact froid de ma paume contre ton pubis lissé par un rasoir. Ta vulve est déjà humide de mes caresses.

Je découvre l’épaisseur de tes lèvres, apprends la douceur de ton vagin. De mon autre main, je cherche le clip de ton soutien-gorge, qui glisse déjà dans ton dos. Allongée entre mes jambes, ton bassin vient chercher mes doigts pour qu’ils s’enfoncent en toi, pendant que mes yeux se perdent vers l’Ouest, où le soleil est en train de disparaître, couvrant nos émois. De temps en temps, des passants tardifs interrompent le jeu de mes doigts dans ta chatte et sur ton cul, te laissant haletante de désir frustré. Tu me regardes, les yeux flous, et m’embrasses goulûment en cherchant ma langue. Dès que les voyeurs repartent, mes phalanges reprennent leur chemin vers ton ventre, reprennent vite leur place dans ton sexe si serré où ils continuent à jouer contre l’intérieur de ton ventre. Puis vite, je ressors mes doigts pour presser ton clitoris impatient. Mon autre main enserre ton sein libéré sous ton pull, excite ton téton durci par le désir et le froid, et presse tout ton corps contre ma bite qui grandit dans ton dos.

Ta bouche a faim de mon plaisir, et tes mains, tandis que tu te tournes sur le flanc, défont maladroitement les premiers boutons de mon pantalon. Sous le manteau, tes mouvements se font de moins en moins discrets, alors que ma main profite de ton mouvement pour caresser puis envahir tes fesses dressées. Je sens le froid s’insinuer jusqu’à mon périnée tandis que tu dégages ma bite de mon caleçon pour la branler. Tu regardes mon sexe, comme fascinée. Un instant, même mes doigts n’arrivent plus à te détacher de mon sexe dressé si près de ta bouche. J’enfonce un doigt dans ton cul pour te rappeler à ton plaisir, et ton corps tressaute, surpris par l’assaut. « Tu as fini par me violer », me glisses-tu à l’oreille. Puis tes lèvres glissent le long de mon ventre et avalent mon pénis que tu avais laissé dans ton cou. Mes doigts s’arrêtent, surpris par le contact soyeux du fond de ta gorge, tandis que tes mains massent doucement mes couilles que tu découvres.

Je me penche vers l’arrière pour profiter de ta bouche, ramenant le manteau sur ta tête pour cacher les mouvements de va-et-vient de ta nuque sur laquelle j’appuie une main fébrile. J’ai rêvé ta bouche contre mon ventre depuis des jours. Je sens tes amygdales au contact de mon gland que tu décalottes de tes lèvres habiles. Quelques instants la tête en arrière à chercher la jouissance de ta gorge, puis mes mains glissent de nouveau le long de ton dos et de ton ventre, attrapant et malmenant un sein au passage. Je voudrais te mordre. Déjà mes doigts retrouvent la chaleur de ta chatte, s’égaillent dans ton sexe, te baisent jusqu’aux paumes. Ils envahissent ton cul et tes lèvres bien écartées. Et ressortent très vite pour branler ton clitoris.

Ta bouche s’arrête sur ma bite alors que mes doigts filent le long de ton bouton. Tu halètes de plus belle, ton souffle si rapide que tes poumons s’affolent. Ta main presse mon sexe contre ta joue, fort à me faire mal. Mon doigt sort de ton cul pour venir à ta bouche, et tu le suces goulûment en plongeant ton regard dans le mien. Tes fesses se soulèvent du sol froid en cadence, cherchant plus fort le contact de mon doigt qui torture ton clito. Ta tête balance de droite et de gauche, tu gémis doucement, et enfin je sens ton bassin tressauter, ta chatte se resserrer par à-coups, marquant ta jouissance. Je retire doucement ma main de ta chatte pour la porter à mes lèvres et lécher mes doigts. Quelques secondes passent ainsi, ma bite toujours contre ton visage. Puis tu sembles t’éveiller à nouveau, et me souris en prenant mon sexe dans ta bouche. Tu me suces d’abord doucement, semblant remercier un sexe qui ne t’a pas encore découverte. Puis tu accélères ton mouvement alors que j’aperçois la ficelle de ton string dépasser sous ton pantalon presque baissé sur tes jambes. Je me laisse perdre par le plaisir entre tes lèvres, goûte chaque centimètre de ta gorge contre ma pine, chaque mouvement que ta tête effectue alors que ta main s’aventure sous mes couilles. Je te revois te branlant devant moi, fantasme ton cul relevé sur un lit, en attente de mon sexe qui te transpercerait d’une poussée alors que tes mains se perdraient dans ta chatte.

Ta bouche me quitte quelques instants pour que ta main m’amène si près de la jouissance. Je regarde ma bite au sein de ta paume, humide de ta salive. Ta main glisse sur moi, ton autre paume presse mes couilles et je sens ma prostate qui se contracte. J’attrape ta tête docile pour la ramener sur mon gland, que tu suces comme un bonbon. Quand je sens mon sperme monter, je presse ta nuque pour faire descendre ta bouche le long de ma hampe, et amener tes lèvres contre mon pubis. Calé au fond de ta gorge, mes hanches viennent au devant de tes mouvements cherchant toujours à m’engouffrer plus au fond de toi. Je jouis sans même que tu sentes mon sperme qui se perd déjà dans ton estomac. Puis son goût t’envahit, et je te sens déglutir sur moi pour n’en rien laisser.

Le regard fou, je me redresse, et portant tes lèvres contre les miennes, t’embrasse à pleine bouche. Je sens le goût de mon jus sur ta langue, et une de mes mains part se perdre contre tes fesses pour flatter ta chatte et ton cul de nouveau trempés. D’un regard circulaire, nous vérifions vainement que personne n’était là pendant nos jouissances, mais il n’y a, maintenant, plus personne qu’un garçon à sa fenêtre, sur la droite, et qui disparaît bien vite. Il n’a pas pu voir grand-chose, mais l’idée nous trouble. Tu te sers contre moi, emmitouflée dans mon manteau qui, maintenant que le désir est tombé, ne nous protège plus du froid. Le soleil est couché depuis longtemps maintenant. Seule l’Arche immense couvre de sa masse notre sage étreinte.

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Nouveau moi, étape 2


2006
05.04

Retrouver ces étranges voluptés où le cœur n’est pour rien. Les bras d’une femme accueillante après une étreinte trop physique. Dormir dans ces bras parce qu’ils sont là. Juste se laisser aller à la tendresse de l’instant.

Longtemps que je l’ai vécue, longtemps que je l’envie et la crains aussi, cette pseudo-liberté libertine. Cet ersatz de sensualité sans contraintes. Longtemps que je sais pourtant que ce n’est qu’une façon polie de dire que je fais ce que je veux, et que je souffrirai cependant de la liberté de l’autre. Que je prierais pour qu’elle ne la prenne pas, parce qu’un corps que je caresse, dans ma petite tête étroite, m’appartient déjà.

Et puis déjà une autre, dans une belle histoire d’amour peut-être un peu plan-plan, et que je débauche aussi surement qu’elle me touche, et que je sais qu’elle en souffrira si elle me ressemble. Pourtant si charmante quand elle s’abandonne à la caresse. Au plaisir que lui offre ma voix, pour l’instant.

Déjà une troisième, libertine, que je fais dormir chez moi sans même l’effleurer, parce qu’on est pas des bêtes, quand même.

Déjà tant d’autres qui vont se succéder, que je vais aimer un peu, un peu trop, dont les histoires vont se briser parce que commencées sur un sol instable, celui d’un garçon qui se cherche, d’un homme qui ne se trouve toujours pas. Quelques belles images, quelques sourires figés dans ma mémoire, peut-être quelques amitiés glanées au hasard de ces rencontres, et, par pitié, pas trop de cœurs brisés.

Et du plaisir, toujours plus de plaisir, comme un nymphomane en devenir.

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