Archive de janvier, 2007

Guéri ?


2007
24.01

Tiens, c’est bizarre. Je me suis réveillé, et puis, plus rien. Depuis des années, je vis avec ancrée en moi cette certitude si douloureuse et rassurante d’aimer une femme. Elle a changé, parfois, elle n’est pas dans mes bras, souvent, mais la simple idée d’aimer quelqu’un, même malgré la douleur de ne pas être aimé en retour, m’emplissait, comme l’eau remplirait un vase exempt des fleurs qui font sa beauté.

Et ces derniers temps, ce sentiment a disparu. Plus d’espérance envers mon premier amour, que je sais aimer d’une autre force, plus de désir envers la dernière amante à m’avoir fait vibrer, rien. Comme libéré.

Et pourtant… Ce sentiment m’habitait. Du coup, je pouvais virevolter d’un corps à l’autre, échanger tendresse et plaisir, sans autres besoins. Mon cœur était comblé par une autre.

Ces derniers temps, j’ai aussi redécouvert, moi qui ai juré de me construire seul, combien l’amour de mes proches était indispensable. De ma petite sœur de cœur autrefois incestueuse à mes parents aujourd’hui si présents, les sentiments que j’éprouve pour eux, les sentiments que nous éprouvons tous pour les plus proches, semble nous renforcer, comme si cela donnait un sens à toute cette absurdité. Comme si ces liens entre nous tissaient un rempart face au vide.

Alors, je me demande. J’aime ne pas aimer, c’est vrai. J’aime cette liberté, cette capacité de rencontrer, de caresser une femme, puis une autre. Mais cette force, la capacité de devenir plus que la somme de chacun… J’ai l’impression qu’elle commence à me manquer. Parce que finalement, moi qui pensait trouver la richesse dans ces caresses, je commence à me dire qu’elles pourraient bien s’avérer stériles. Peut-être ne puis-je pas vivre juste pour le désir. Que ces caresses ne me donnent pas accès à la richesse de chacune. Que seul le fait de les aimer pourrait me rendre plus riche de l’autre. Peut-être.

Reste la souffrance de l’abandon. Mais la vie est aussi faite de douleurs, après tout.

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