Archive de mai, 2013

Message à moi-même


2013
23.05

Arrête. Arrête ! Des années que tu te morfonds sur l’avenir que tu voudrais, mais que tu n’arrives jamais à rattraper. Sur un toi plus grand, qui ferait des grandes choses. Et finalement, tu en viens même à te demander s’il existe vraiment des grandes choses.

Et si tu regardais le monde, un peu. La plupart du temps, tu ne fais que le parcourir pour le raconter, à toi ou aux autres, souvent plein de désespoir, que tu appelles recul. Pourtant, tu as vu tellement de belles choses, c’est à croire que tu te refuses simplement la joie d’en profiter.

Et si finalement, tu pouvais te contenter de ce que tu peux atteindre ? Pourquoi être incapable, comme cela, de profiter de l’instant, toujours le nœud au ventre. Il faut vraiment que tu réapprennes à aimer, et à profiter de cet amour. A regarder, et à profiter de ce que tu vois. Accepte que ta vie ne laissera sans doute pas de traces, mais que ce n’est pas grave : Ce qui est grave, c’est que tu n’acceptes pas les solutions pour qu’au moins elle soit belle pour toi.

Tu le sais, pourtant, que ça peut être beau. Tu l’as écrit toi-même, parfois, dans ces lignes même. tu sais qu’au fond de toi, l’émerveillement est possible.

Laisse donc ce gamin effrayé et mélancolique au vestiaire. Plus personne ne le voit, sauf toi. Mais toi, tu finis par devenir le personnage qui te donne encore un peu de prestance. Et tu es détestable. Sors plutôt le gamin que tu n’as jamais été. Celui qui arrête de penser, et dont le regard s’illumine.

La vie t’a donné beaucoup, et tu regardes ce qui te manque. Tu n’es, finalement, pas trop vilain à regarder. Ton corps marche suffisamment bien. Tu vis dans un pays relativement épargné par la misère, et mieux encore, dans une famille qui, si elle n’est pas forcément facile à assumer, est présente, et t’a au moins apporté un confort matériel que beaucoup voudrait. Au lieu de te lamenter sur le fait que ce n’est pas juste que tu aies ce qu’ils n’ont pas, profites-en donc : Cracher dessus ne rend pas hommage à ceux à qui ça manque, ne pas en profiter est même une ingratitude. Tu crois être intelligent ? Tu mets cette intelligence au service de quoi ? De ta propre destruction, et sûrement pas des autres, ou même de toi-même.

Combien d’années gâcheras-tu encore à force de lamentations, de tergiversations ? Ceux qui te connaissent ne t’attendront pas éternellement pour vivre avec toi ce que tu te refuses. Les moments de plaisir que tu veux remettre à plus tard, quand tout ira bien. Arrête, pense. Et je t’en prie : Souris.

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