Archive de octobre, 2017

Le compteur


2017
19.10

A chaque fois que tu es insolente, qu’un mot dépasse les limites, que tu fais une bêtise, j’ajoute 1. Parfois 2. Dans certains cas, plus, 3, 4, 5. Le compteur tourne. Et quand la situation s’y prête, quand tu as fait une bêtise de trop…

Tu es nue. Tu sais pourquoi tu es là, et ce qui va t’arriver. Tu montes sur le lit, à 4 pattes sur la couette, et tu tends ostensiblement tes fesses vers moi. Tu cambres autant que tu le peux ton dos, pour que, derrière toi, je ne vois plus que ton si gracieux derrière, et le renflement de ta chatte déjà si gonflée par le désir. Et tu attends.

C’est probablement une ancienne tringle à rideaux. Une tige de plexiglas octogonale de quelques millimètres de large pour un peu plus d’un mètre de long, que j’ai trouvé lors de mon dernier emménagement. J’ai su tout de suite qu’il ne fallait pas la jeter. Qu’elle serait utile. Beaucoup plus cinglante que la cravache que je garde aussi sous mon lit.

Tu n’as pas le droit de me regarder, mais tu me sais derrière toi, debout. Tu sais ce que j’ai saisi au bord du lit. Tu me sens tourner autour de toi pour trouver le bon angle. « – Tu es prête ? dis-je d’une voix calme. – Oui, Monsieur, réponds-tu dans un souffle. » J’attends encore un peu. J’analyse la situation. Je te jauge. Puis la tige s’abat. Un bruit sec et sourd. Après un temps, qui parait toujours une éternité, c’est toi qui brise le silence.

«Un. »

Tu comptes. Tu dois compter. Tu dois approuver chaque coup que je vais te porter. Garder le compte de ta punition qui s’égrène. Je laisse encore le temps s’écouler. Te laisser avaler ta salive, goûter la légère douleur que tu ressens déjà, la laisser se diffuser en toi, puis mourir presque complètement dans ton corps. Puis la tige s’abat de nouveau.

« Deux. »

Tu te mords les lèvres. Ton corps se redresse, machinalement, pour absorber le choc. La cambrure disparait. J’attends que tu t’offres de nouveau. Ton dos se courbe, tes fesses repartent en arrière. Tu es prête. Encore un.

« Trois. »

Trouver le bon angle. Bien attaquer la courbe de ton cul offert, que le coup s’abatte bien sur la chair tendre.

« Quatre. »

A chaque nouveau coup, trouver une surface vierge. Un endroit non-encore effleuré.

« Cinq. »

Deux coups de suite au même endroit sont beaucoup plus douloureux.

« Six. »

Je me replace, pour attaquer ton autre fesse encore vierge de toute zébrure rouge.

« Sept. »

Cela a l’air facile. Ca ne l’est pas. A chaque coup, j’ai peur. Peur que mon geste ne soit pas assez précis, peur de déraper. Peur que la douleur dépasse le plaisir.

« Huit. »

Plusieurs coups comme celui-ci, et je commence à frapper tes deux fesses dans le même geste. J’imagine que la vibration, le souffle de la tige qui fend l’air doit atteindre ton sexe qui dépasse presque l’arrondi de ton cul.

« Douze. »

Je ne sais déjà plus où frapper. L’impression d’avoir déjà exploré tout ton cul de mes coups. Les zébrures couvrent le blanc de ton derrière. Alors je commence à descendre un peu plus sur le haut de tes cuisses. Là où cela fait plus mal. Là où quelques centimètres trop bas peuvent être quelques centimètres de trop, qui séparent la douleur que tu désires de la douleur insupportable.

« Treize. »

Tu cries à chaque nouvel assaut, désormais.

« Quatorze. »

C’est arrivé. Mon geste, pas assez précis, atteint le bas de ta cuisse. Je t’ai fait mal. J’ai peur. Je m’en veux. J’espère que tu absorbes ta douleur. Que tu ne perds pas, à cet instant, la confiance que tu m’accordes.

« Quinze. »

Le temps que tu mets à répondre s’allonge. Tes cris n’annoncent plus que la surprise du coup porté, mais aussi la douleur de ceux qui s’accumulent. C’est trop. Ton compteur est à 30, peut-être même 32. Je vais arrêter à 20, c’est bien suffisant.

« Dix-neuf. »

Je mets plus de temps entre chaque coup. Tu ne le sais pas, mais je tremble. Dans chaque son que tu émets, j’entends la douleur que je te prodigue. C’est insupportable. Je frappe une dernière fois.

« Vingt. »

« – On arrête. C’est assez pour aujourd’hui, dis-je. – S’il vous plaît, continuez, me réponds-tu. » Ta voix est déterminée. Je n’ai pas le choix.

« Vingt-et-un. »

Je tremble encore. Plus aucun endroit où je pourrais abattre mon geste qui ne soit déjà une source de douleur.

« Vingt-deux. »

Ton cri, encore. Ton corps qui se recroqueville. Je ne peux plus. Un coup plus léger, comme une caresse, que je n’entende plus la douleur de mon petit trésor, que cela s’arrête.

« Vingt-deux. »

Vingt-deux. Tu as répété. Le coup ne compte pas. Crois-tu que c’était une maladresse ? A ce moment, je te trouve impitoyable. Les larmes commencent à me monter aux yeux. C’est un supplice. J’abats encore la tige. Plus fort. Tu te tends. Encore ce temps qui n’en finit pas.

« Vingt-trois. »

Ta voix est forte. Implacable.

« Vingt-quatre. »

Je veux que cela cesse. Mes yeux sont presque flous. Je frappe plus fort.

« Vingt-cinq. »

Ca n’en finira donc jamais. J’accélère. Je n’attends plus après que tu annonces.

« Vingt-neuf. »

Plus qu’un seul. Un seul, et c’est fini.

« Trente. »

Tu te tords. Je me jette contre toi, dans un élan désespéré, cherche à me lover contre ton corps. Je cherche ton visage, tes lèvres, le sein réconfortant de tes bras. Tu trembles. Tu n’as pas encore vu mon visage presque baigné de larmes. Je caresse tes cheveux, pose mes mains contre tes joues. Te sers contre moi aussi fort que je le peux. Puis je cherche ton regard, paniqué à l’idée d’y voir encore la douleur que j’ai provoquée. Je n’y vois que l’inquiétude qui germe, l’interrogation face à ce que tu vois sur mon propre visage.

« Je t’aime. »

 

Rendez-vous sur Hellocoton !