A la dérive

2019
25.08

Je voulais tout affronter avec toi. Pour la première fois, je n’avais pas fui au premier doute. Pour la première fois, j’avais l’envie de tout traverser avec toi. Parce que j’ai fini par comprendre que l’amour n’était pas absolu. C’est un rivage, chaque vague nous transportant, nous ramenant, de hauts et de creux. Et ce rivage était enfin le mien.

Je savais que tu n’étais pas parfaite. Mais je voyais en toi tout ce qui m’était nécessaire. Des qualités présentes : Ton empathie, tes désirs, ta capacité à me comprendre et m’accepter, ton courage, ton enthousiasme face à la vie. Des qualités que je te voyais trouver en toi : La force de tout affronter. La volonté de le faire.

Tu étais mon amante, mon enfant, ma mère. Ma famille.

Et pourtant, j’avais tellement peur. Tu m’avais pourtant rassuré, ça ne se passerait pas comme avec les autres que j’avais aimées plus jeune, tu ne me quitterais pas pour enfin vivre ta vie. Tu ne ferais pas non plus comme moi, à fuir dès que le vent se lève. Cette vie à deux, que j’avais mis tant d’années a être capable de vivre, du haut de tes 18 ans, c’est ce que tu voulais.

J’ai mis du temps à t’user. Tu as mis du temps à te briser. Tu as même su dire qu’il fallait que tu te retires, quelque temps, de ton côté de la plage, juste à coté, parce que je sombrais, et que tu venais avec moi. Je t’ai demandé de ne pas partir trop loin.

Et pourtant. Toi aussi, mon amour, la soif du grand large t’a rattrapée. Je ne pourrais pas t’en blâmer, le soleil ne nous balayait plus depuis longtemps.

Mais quand on quitte la plage. On ne la retrouve jamais. Le sable se retire, mon amour. Tu savais pourtant les creux au-dessous de l’eau.

Running Home to You

Tags : ,

Votre réaction