Faire ses adieux

2016
11.10

Cela faisait longtemps que je n’avais pas rêvé de toi, Maman. Et puis cette nuit, je t’ai retrouvée. Nous étions devant ce même ordinateur sur lequel j’écris, je crois. Va savoir ce que nous nous sommes dits, mais je me sentais plus conscient que je ne l’ai jamais été en songe. Je crois que c’était un rêve dans un rêve, et que dans le second, j’étais conscient de l’irréalité du premier.

Sans doute est-ce pour cela que j’ai l’impression d’avoir pu, enfin, te faire ces adieux apaisés que nous n’avons pas pu avoir. Les mots échangés m’échappent déjà, tu sais. Seule cette sensation poignante d’avoir parlé vrai m’habite. M’as-tu pardonné ? Sommes-nous vraiment apaisés ?

Par un procédé que j’ignore, tu étais là. Le fruit de ta présence en mon esprit ? J’aime à croire que quelque part, dans un endroit que je n’accepte même pas, ton essence a survécu. Et que tu as trouvé la paix que tu n’avais pas. Je te le jure, j’essayerais de la trouver, avant que l’aiguille ne tourne une fois de trop, pour moi aussi.

J’ai un chemin à suivre, Maman. Je sais que tu m’accompagneras tout le long de celui-ci. Et que mon père ne sera jamais loin pour me ramener dans le droit chemin.

Il y a encore ton odeur sur ta chemise de nuit. Hier soir, je m’en imprégnais encore.

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