Tu m’attendais, après quelques messages sur un site quelconque, dans ta chambre d’enfant, nue, les yeux bandés. Qui j’étais t’importait peu, tu t’offrais, sans retenues, et sans raison. Tu n’as pas senti mon hésitation face à ton corps d’enfant ; Réaliser, violemment, que les formes que je voulais miennes étaient si frêles. Je ne savais pas que cette scène, depuis tes dix-huit ans, tu l’avais déjà vécue plus souvent que moi.
Tu m’as attendu, sagement, tu as subi, docilement, tout ce que j’ai pu te faire. Tes paupières ont vacillé quand, mon sexe au fond de ton ventre, tu as vu pour la première fois le visage de celui qui te possédait.
Tu aurais dû, certainement, passer au suivant. Pendant deux années, tu as bien voulu croire que ce n’était plus toi. Sans doute aurais-tu voulu trouver dans mes yeux ce que tu n’as jamais fait tien. Comment te donner ce que tu devais trouver toi-même ?
Tu es repartie. Maladroitement, éléphant et porcelaine, brisant toute la boutique à défaut d’avoir la force d’en sortir.
Tu as recherché, encore, le regard de ces hommes. L’assurance qu’ils devraient te donner.
Combien de temps pour comprendre, pour apprendre, que la seule chose que moi, les autres, t’apportons en rentrant dans ta chambre, ce sont des désirs à assouvir, des couilles pleines. Que toutes ces étreintes, ces corps en sueur contre le tien, ne t’apportent que cela, des fluides, et que le seul regard qui compte, le seul qui finira par te combler. C’est le tien.
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