Dialogue avec mon pénis

Posons le décor


2005
20.01

Il y a cette brillante prof de Français, si jolie, et qui m’en veut toujours de ne pas être amoureux d’elle, mais avec qui les parties de jambes en l’air sont toujours plus chaudes, même après la rupture. Une relation qui oscille entre le vide chronique de nos conversations puisque faisant partie tous les deux des gens qui se taisent quand ils n’ont rien à dire (nous verrons plus tard que cela ne s’applique pas toujours…), et la connivence de deux esprits qui se reconnaissent et qui s’émerveillent souvent.

Il y a Elle. La première. Celle qui m’a finalement fait si mal aimer les autres, et qui reste là malgré mon départ de ma contrée natale, toujours entre la tendresse qu’on n’a sans doute que pour une sœur, et le désir pour celle à qui l’on a pas assez fait l’amour.

Il y a Rallio, celle qui a ramassé les pots cassés, et essuyé les plâtres et mes larmes sèches.

Et puis il y a Lui. Lui sur les épaules de qui je vais remettre toutes les pulsions qui me pousse à retourner coucher avec une jeune fille que cela fait trop souffrir, qui fait que je regarde la chute de reins des filles dans la rue alors que je suis un garçon bien élevé, lui qui me fait souvent ressembler au loup de Tex Avery, lui que les filles aiment bien, malgré tout, même si elle passe leur temps à dénigrer son comportement. Lui avec qui je vais dialoguer, en fait, toute ma vie durant, marchandant un répit pour laisser place aux sentiments, lui qui va me supplier de mettre fin à ses souffrances certains soirs solitaires, et que je regarde depuis que j’ai une sexualité en pensant que j’aurais vraiment dû être lesbienne.

Enfin, toutes les filles qui passent, dans la rue, dans le métro, dans le train, dans les bars, sur internet, et dans ma vie, parfois. Ces filles que je remarque parce qu’elles sourient, parce que des hanches un peu plus larges vont me rappeler un amour raté, parce qu’un bout de ventre sera plus subtilement dévoilé, parce que des yeux seront plus hardis, des lèvres plus humides.

Voilà les personnages.

Dans mon dialogue, il n’y a pas de garçon. Dans ma vie très peu aussi, finalement.

(Edité le 4 mai 2005)

Insomnies


2005
21.01

Et voilà…

Encore une nuit où mes yeux se ferment, mais où je ne dors pas. Depuis quelques jours, Elle et moi avons reparlé de nos amours, et je sais un peu trop la joie que j’aurais à la serrer dans mes bras encore une fois. C’est curieux. Il y a encore un an, je n’aurais jamais imaginé avoir envie de fonder une famille, d’avoir une femme et des enfants. Et maintenant que j’ai salué définitivement la seule qui l’aurait voulu, pour reprendre ma vie, j’y pense. Bien sûr, pas avec Elle. Elle ne m’aimera jamais assez pour me rendre heureux. Cet amour qu’elle me porte ne ressemble en rien à la passion que j’attendrais d’Elle.

Mais la tenir dans mes bras, la dévorer du regard sans avoir à le voiler, encore une fois. Sans la souffrance du désir qui me tiraille le ventre et du cœur qui se retourne encore parfois. Et après pouvoir enfin la regarder comme Elle est devenu, plutôt que comme la petite fille qu’Elle fait semblant d’être encore. Pouvoir enlever la majuscule, pour la redonner, à Elle ou à une autre.

Lui faire l’amour, encore une fois, comme si on s’aimait encore…

Les voix de la jalousie sont impénétrables


2005
23.01

Retour aux sources cette semaine… Et par la même occasion, sorties diverses et variées avec jeune fille déjà souvent suscitée et délicieusement désirée (et un peu allumeuse, aussi).

Et puis, je tombe sur le blog de ma petite prof… qui raconte sa soirée du jeudi soir. Et de mentionner un retour en voiture avec un collègue qu’elle aussi susnomme déjà depuis pas mal de temps, et de sous-entendre des choses.

Voilà où les choses me paraissent amusantes. Alors que je ne fais qu’abuser des charmes de la jeune français’ophile une fois par semaine pour cause de rupture par absence de sentiments, et que par conséquent nous ne sortons vraiment pas ensemble. Alors que je flirte outrageusement avec mon Ex depuis une semaine, ce de façon tout à fait pas innocente. Et bien en ce moment même, je suis en train d’ignorer ma messagerie instantanée qui m’interpelle pour me rappeler que la charmante compagne de mes dernières nuits pas dormies voudrait me parler.

Je suis jaloux.

Merci


2005
31.01

Il y a quelque temps, j’ai couché avec un couple, rencontré sur internet. Ce n’était pas ma première fois à trois, mais c’était la première fois que j’étais l’élément rapporté. Nul besoin de préciser que je suis rentré chez moi avec un sourire jusqu’aux oreilles en pensant aux images que j’avais engrangées d’une sensualité que je maîtrise peu. Mais les jours suivants, une impression bizarre m’habitait. Comme une chose manquante.

Et cet après-midi, alors que j’avais insisté pour voir ma dernière compagne dans un bar pour résister aux appels de ce que j’ai entre les jambes, je me suis retrouvé, après le café, dans son lit. Et je crois que j’ai compris. Si j’ai tant besoin de faire l’amour, si l’abstinence peut non pas me peser, comme tout le monde, mais bien me déprimer, c’est pour un moment précis dans ce rapport avec une autre, quelle qu’elle soit. C’est pour cet instant, juste après que nos corps soient libérés de leur désir, au moment où je m’écroule d’elle, au moment où nous sommes dans les bras l’un de l’autre, encore essoufflés, où le cerveau s’arrête, et où ne reste plus que nos âmes qui s’apaisent et se rassurent. C’est pour ce moment-là que j’aime tellement faire l’amour, pour cet après fugace, avant que les soucis ne reviennent. Et pour tous ces instants qu’elles m’ont donnés, chacune :

Merci.

Le côté blanc des nuits perdues


2005
04.02

Ce qu’il y a d’embêtant avec le locataire permanent de mon caleçon, c’est qu’il m’empêche souvent de penser aussi librement que je le voudrais, notamment dans les discussions les plus difficiles avec les femmes qui me sont le plus proche. Comme par exemple avec l’ex-compagne de parties de jambes en l’air qui s’est trouvée un nouvel amour et un nouvel amant en deux personnes différentes, et qui ne sont pas moi.

Il y a des soirs comme ça, je me dégoute. C’est peut-être ça qui me sépare d’un salaud.

Mièvreries


2005
05.02

Des ombres passent sur ma vie… D’hiver en automne, elles prennent le champs du ciel aussi surement que des nuages. Je ne peux pas les contrôler, encore moins savoir quand elles laisseront mon ciel s’éclaircir.

Mais je sais que derrière les nuages, ce ciel est bleu, comme les plus belles choses de ma vie.

Je sais que même la nuit, une étoile veille sur moi, et sur les miens, et que certains l’appelle Dieu, ou Diable, m’importe peu. Elle me regarde, sait mes faiblesses mieux que moi-même, et me rattrape dans mes heures les plus sombres.

L’on ne guérit sans doute jamais de la mélancolie et de la folie. Mais on apprend à regarder, au-delà des nuages, et à savoir qu’il y a toujours quelque chose qui nous attend, de l’autre coté.

Rêveries


2005
16.02

Cette nuit, une charmante nymphette est venue me rendre visite. Il se trouve que celle-ci avait le visage et les formes d’une de mes camarades de classe. Celle-ci a dix-huit ans, et un caractère bien trempé. Et là où ça devient joli, c’est que ça n’était pas pour rejouer Bimboland X 4 que je l’avais invitée là, mais pour remplir le vide laissé en ce qui concerne mes envies fleurs bleus, comme dirait l’une des Filles. Faire des bisous en cours à une jeune femme pendant que les autres regardent ailleurs, et le cœur qui bondit dans la poitrine à chaque fois qu’elle approche. Un joli rêve, quoi, que je repasse en boucle depuis ce matin. Et Lui, ben, il n’a rien à dire.

Un mec qui plaque ses copines parce qu’il sent qu’il existe entre eux un fossé générationnel (c’est un prétexte comme un autre), et qui continue à loucher sur ces voisines quasi pré-pubères, vous appelez ça comment, vous ? Oui, moi aussi, j’appelle ça un con.

Kensington Square


2005
17.02

Je dévale les marches du métro Jaurès quatre à quatre, je sais qu’elle est là et qu’elle attend. Manque me casser la figure avec mon ibook chéri tandis que les dernières marches arrivent, je contourne l’escalier pour sortir, défonce presque cette foutue porte automatique qui ne s’ouvre pas assez vite. Cours dans la rue, entend les klaxons des voitures qui manquent me percuter pendant que je traverse, appuie sur le bouton de la porte. La cour intérieure est remplie des vieux qui viennent égayer leur prémort de quelques parties de bridge, mais aujourd’hui, je m’en fous. Le premier code, le deuxième code, la barrière de flamme (?), l’ascenseur, cinquième étage, je cours dans le couloir, porte 11, la première clé, la deuxième clé, je ne ferme jamais le verrou du bas, j’entre dans l’appartement.

Comme tous les jours, il n’y a personne. J’ai dû rêver.

« il ne se passera à peu près rien entre vous… » V. Delerm – Kensington Square

Soirée Florent


2005
20.02

Ce soir, j’allais voir un compatriote nantais, nouvel élève du cours Florent, pour une comédie musicale. Et en regardant toutes les jeunes filles défilées devant nous en tenue légère, je me suis surpris à ne pas être énervé par une telle débauche de chair fraiche, mais bien émue par une féminité débordante, et par tant de beautés emmêlées. Comme soulagé d’une question lancinante pour un célibataire : Y en a-t-il une ? Là, sous mes yeux, défilaient tellement de jolies filles qu’il devenait impossible de penser que pas une sur terre ne saurait m’émouvoir par un regard. C’est dans cet esprit que j’étudiais leur visage à chacune, toute transfigurées par leur rôle. Entre autres jolis minois, une jeune fille, blonde, fraîche, timide, se tenait en arrière plan.

Le spectacle finit, tous se retrouvent dans un café du 19ème, et là s’égaillent encore toutes ses folles piailleuses ; et moi de parler avec un garçon rencontré entre temps, de la passion qui nous animent tous les deux, d’érotisme, de femmes, et de politique.

Et puis, l’un des présents lance une invitation alentours. Le métro nous dépose dans le 8ème, nous montons six étages, et là un trente mètres carré accueillent au fur et à mesure une cinquantaine de personnes, qui commencent à chanter du Balavoine. La jolie blonde est là. Je me laisse griser par le plaisir de la compagnie des artistes, par les chants qui s’entonnent, par les filles qui dansent. Et je me dis qu’elle est vraiment jolie, et que si j’étais moins con… L’alcool aidant, je me décide finalement, après quelque jeu d’enfant dont j’ai le secret pour montrer mon intérêt à quelqu’un et refroidir les ovaires même les plus féconds, à lui tendre la main, pour la remener à la danse. Refus. Ma foi, ce n’est pas le premier, et cela n’enlève pas le charme de la soirée, des conversations avec des gens tellement plus intéressant que ces journalistes bornés qui font mon quotidien.

Et puis les flics débarquent, et la soirée tourne en sucette, non sans m’avoir infligé auparavant la déception de voir ma jolie blonde embrassé par au moins deux garçons différents. Là, je commence à me poser des questions.

Et puis la jolie blonde s’en va, seule. Ne reste dans l’appartement que les imbéciles qui ont le métro comme unique moyen de transport. Deux des garçons ayant profités des charmes de la jolie blonde s’apostrophent : « Si j’ai des aphtes, je saurais à qui je le dois », et autre joyeuseté sur la jeune fille sus-citée. et là, je commence à avoir envie de vomir.

Avec le temps, nous finissons par partir quand même, non sans laisser là une jeune fille aux deux résidents, dont l’un à son ex-petite amie qui débarque le lendemain, et fait partie des élus de celle que je trouvais si jolie. Nul besoin de préciser que les deux se sont partagé la dernière.

Et ce qui me fait le plus mal, finalement, ce n’est pas forcément que les femmes naient toujours pas appris que le respect était un minimum qu’on pouvait demander à un garçon au cas où on ai des envies d’histoires sans lendemain. Non, ce qui me fait le plus mal, c’est que j’aimerais être à la place de l’un des deux mecs en train de se taper la dernière de la soirée, ni laide ni belle, et qui avait le feu aux fesses tout en regrettant de ne pas avoir été amoureuse depuis trop longtemps.

Je ne dois pas être prêt pour aimer.

Petit dialogue avec mon pénis


2005
23.02

Il serait 23h30, on sort d’un restaurant avec une jeune femme, lui est au chaud. Elle et moi avons bu un peu, la soirée s’est bien passée, et je me laisse griser par son sourire tandis que nous marchons dans la rue. Ici commence un dialogue auquel peu de femmes ont accès, même si beaucoup le connaissent d’instinct :
– Mon Dieu, qu’elle est jolie…
– Oui, c’est sûr.
– Et puis intelligente…
– Oui, c’est sûr.
– Et puis elles a les yeux qui brillent…
– Oui, c’est sûr.
– Je me sens bien, avec elle, j’ai le cœur qui palpite, ça faisait longtemps.
– C’est normal, c’est chimique, c’est moi qui fait ça. Bon, on la saute ?
– Non.
– Mais si, regarde, là, elle est à point, on la saute.
– Non, je te dis, pas ce soir. Et puis en plus, t’es jamais opérationnel, le premier soir.
– Mais si, j’adore la nouveauté !
– Ouais, et la dernière, qui t’a sauté dessus après les premiers bisous ? Les caresses, tout va bien, droit comme un jeune cavalier d’infanterie, on commence les festivités, toujours là, et puis je t’enfile ta veste avec la jeune fille, elle te flatte un peu pour te rassurer, il faut rentrer, plus personne.