… presque jour pour jour. Je me souviens, c’était un dimanche, que je racontais le lendemain, complètement perdu. En trois mois, nous avions recollés les morceaux. Mon histoire avec toi, notre histoire, ça valait bien le coup. Trois mois d’abord difficiles, mais trois mois de sourires, trois mots de tous ces petits morceaux de vie qui faisaient qu’on était nous. Te regarder suffisait à mon bonheur. Serein. Les jeux de mots, les mimiques, tous ces petites choses éparpillées qui font de deux amants des complices. Qui n’appartiennent qu’à nous.
Lire la suite »Un matin brisé
26.08
Se réveiller avec un noeud au ventre. L’envie de vomir. Un épisode de série. Je me lève, fais mon café, démarre l’ordinateur. Tout de suite, la chanson qui m’aide à pleurer depuis deux jours s’enclenche toute seule. Et les larmes coulent. Errer dans l’appartement en se demandant ce qui se passe, en se demandant pourquoi, croire trouver la réponse, pleurer encore. Se mettre à mon clavier, pour écrire, figer, comprendre, te dire, me rappeler.
Une petite semaine. Durant laquelle, perdue, tu m’as menti sur les messages que tu échanges avec d’autres hommes que moi. Cela m’a toujours fait du mal. Je t’ai toujours refusé cette porte. Pourquoi, pourtant ? Je ne doutais pas de ton amour. Nous étions tous deux ouverts à ce type d’aventures en dehors de nous. Mais tu voyais bien qu’il y avait toujours un problème avec ces autres hommes, que je finissais toujours par réussir à te dissuader de rencontrer.
Ce vendredi, je découvre que cela s’est encore produit. J’avais compris que tu t’éloignes. Je t’avais demandé de ne rester que mienne, même virtuellement. Tu ne pouvais pas. Je vais tellement loin que tu lâches ces mots que tu n’avais jamais réussi à prononcer, je crois. C’était fini. La nuit fut courte, le sommeil long à venir avec toutes ces images de toi et d’autres qui me venaient.
Pourtant, le samedi, je commençais déjà mon deuil. Méthodique, je connais déjà tellement bien ce travail. Détailler, me raccrocher à tout ce qui n’allait pas depuis longtemps. Cette confiance que je n’ai jamais su t’accorder : Celle de te croire plus forte que le désir des hommes que j’exècre. Je me sens triste, je vois cette vie ensemble s’évanouir devant moi, mais, je ne sais comment, je suis debout. La fin est un chemin facile, parce qu’elle ne connait pas de doutes. Jusqu’à t’envoyer, le dimanche, un mail dans le but de te conforter, te montrer le cheminement qui t’a mené à ce choix, pour toi.
Mais comment cela pourrait-il vraiment être fini ? Les textos s’enchainent entre nous. Tu souffres. Je te dis qu’il y a encore une chance. Implicite, qu’elle existe encore tant que je ne saurais pas ton corps contre celui d’un autre. Et tu finis par me dire que j’ai raison. Que toi aussi, tu m’aimes, que tu veux encore cette vie ensemble. Et je panique. Soudain, je réalise que je ne sais plus rien. Aussitôt, tu te rebiffes, m’accuse de t’avoir manipulée, et je me rends compte avec horreur que cela pourrait être vrai. Je regarde impuissant tous mes repères qui sautent, les amarres qui s’en vont en réalisant que je pourrais être à ce point un monstre. Des flots de mots coulent de mes doigts vers toi depuis mon téléphone, tant de mots qui n’arrivent pas à cesser, alors que tu me dis de venir te voir.
Nous nous étreignons si fort, mon amour. Je suis encore une planche morte secouée par les flots. Des flots de mots. « L’ombre de ton chien », je refuse de poser les questions qui me brûlent, et incapable de voir plus loin que l’aube. L’un dans l’autre, je finis par accepter que tu me répondes. Un homme est déjà passé. Un homme d’aucune importance. Mon corps est pris de soubresauts sans larme quand je m’écrase contre ton dos. Il faut en passer par là. Toutes les douleurs passent, n’est-ce pas, il faut juste les affronter.
Je retrouve ton sourire. Je retrouve le mien. Quelques heures pendant lesquelles je peux te regarder en paix. Amoureux. Encore, nous faisons l’amour. C’est tellement beau. L’amour. La paix. Je sens l’épuisement me gagner en détaillant ton visage sur lequel passent des ombres. Ce n’est pas contre moi, dis-tu, mais tu veux dormir seule. J’espérais ce réveil à tes côtés, rêvais que ce serait comme avant, simple, et plutôt évident. Le chemin jusqu’à chez moi, les questions qui reviennent insidieuses, et le sommeil lourd.
Se réveiller avec un noeud au ventre. L’envie de vomir. Un épisode de série. Je me lève, fais mon café, démarre l’ordinateur. Tout de suite, la chanson qui m’aide à pleurer depuis deux jours s’enclenche toute seule. Et les larmes coulent. Errer dans l’appartement en se demandant ce qui se passe, en se demandant pourquoi, croire trouver la réponse, pleurer encore.
Cette nuit, j’ai retrouvé mon amour. Ce matin, je le sens qui s’échappe entre mes mains qui se serreraient si fort pour le retenir. L’idée d’un autre corps contre le tien. Si anodin. Si vain. Je vois mon âme couverte de cicatrices. Je sais, effaré, que ce ne sont pas tes actes, mais mes peurs qui me dévorent. Je les maudis, cette femme qui m’avait trahi déjà, tous ces abandons qui me décomposent. Je maudis le désir de ces hommes qui se racontaient, méprisants de toute la beauté qu’ils avaient eu la chance d’effleurer. Je me maudis moi d’être aussi faible et effrayé.
Je suis une planche morte secouée par les flots.
A la dérive
25.08
Je voulais tout affronter avec toi. Pour la première fois, je n’avais pas fui au premier doute. Pour la première fois, j’avais l’envie de tout traverser avec toi. Parce que j’ai fini par comprendre que l’amour n’était pas absolu. C’est un rivage, chaque vague nous transportant, nous ramenant, de hauts et de creux. Et ce rivage était enfin le mien.
Je savais que tu n’étais pas parfaite. Mais je voyais en toi tout ce qui m’était nécessaire. Des qualités présentes : Ton empathie, tes désirs, ta capacité à me comprendre et m’accepter, ton courage, ton enthousiasme face à la vie. Des qualités que je te voyais trouver en toi : La force de tout affronter. La volonté de le faire.
Tu étais mon amante, mon enfant, ma mère. Ma famille.
Et pourtant, j’avais tellement peur. Tu m’avais pourtant rassuré, ça ne se passerait pas comme avec les autres que j’avais aimées plus jeune, tu ne me quitterais pas pour enfin vivre ta vie. Tu ne ferais pas non plus comme moi, à fuir dès que le vent se lève. Cette vie à deux, que j’avais mis tant d’années a être capable de vivre, du haut de tes 18 ans, c’est ce que tu voulais.
J’ai mis du temps à t’user. Tu as mis du temps à te briser. Tu as même su dire qu’il fallait que tu te retires, quelque temps, de ton côté de la plage, juste à coté, parce que je sombrais, et que tu venais avec moi. Je t’ai demandé de ne pas partir trop loin.
Et pourtant. Toi aussi, mon amour, la soif du grand large t’a rattrapée. Je ne pourrais pas t’en blâmer, le soleil ne nous balayait plus depuis longtemps.
Mais quand on quitte la plage. On ne la retrouve jamais. Le sable se retire, mon amour. Tu savais pourtant les creux au-dessous de l’eau.
Tu étais de celles…
24.08
Tu m’attendais, après quelques messages sur un site quelconque, dans ta chambre d’enfant, nue, les yeux bandés. Qui j’étais t’importait peu, tu t’offrais, sans retenues, et sans raison. Tu n’as pas senti mon hésitation face à ton corps d’enfant ; Réaliser, violemment, que les formes que je voulais miennes étaient si frêles. Je ne savais pas que cette scène, depuis tes dix-huit ans, tu l’avais déjà vécue plus souvent que moi.
Tu m’as attendu, sagement, tu as subi, docilement, tout ce que j’ai pu te faire. Tes paupières ont vacillé quand, mon sexe au fond de ton ventre, tu as vu pour la première fois le visage de celui qui te possédait.
Tu aurais dû, certainement, passer au suivant. Pendant deux années, tu as bien voulu croire que ce n’était plus toi. Sans doute aurais-tu voulu trouver dans mes yeux ce que tu n’as jamais fait tien. Comment te donner ce que tu devais trouver toi-même ?
Tu es repartie. Maladroitement, éléphant et porcelaine, brisant toute la boutique à défaut d’avoir la force d’en sortir.
Tu as recherché, encore, le regard de ces hommes. L’assurance qu’ils devraient te donner.
Combien de temps pour comprendre, pour apprendre, que la seule chose que moi, les autres, t’apportons en rentrant dans ta chambre, ce sont des désirs à assouvir, des couilles pleines. Que toutes ces étreintes, ces corps en sueur contre le tien, ne t’apportent que cela, des fluides, et que le seul regard qui compte, le seul qui finira par te combler. C’est le tien.
Le compteur
19.10
A chaque fois que tu es insolente, qu’un mot dépasse les limites, que tu fais une bêtise, j’ajoute 1. Parfois 2. Dans certains cas, plus, 3, 4, 5. Le compteur tourne. Et quand la situation s’y prête, quand tu as fait une bêtise de trop…
Tu es nue. Tu sais pourquoi tu es là, et ce qui va t’arriver. Tu montes sur le lit, à 4 pattes sur la couette, et tu tends ostensiblement tes fesses vers moi. Tu cambres autant que tu le peux ton dos, pour que, derrière toi, je ne vois plus que ton si gracieux derrière, et le renflement de ta chatte déjà si gonflée par le désir. Et tu attends.
C’est probablement une ancienne tringle à rideaux. Une tige de plexiglas octogonale de quelques millimètres de large pour un peu plus d’un mètre de long, que j’ai trouvé lors de mon dernier emménagement. J’ai su tout de suite qu’il ne fallait pas la jeter. Qu’elle serait utile. Beaucoup plus cinglante que la cravache que je garde aussi sous mon lit.
Tu n’as pas le droit de me regarder, mais tu me sais derrière toi, debout. Tu sais ce que j’ai saisi au bord du lit. Tu me sens tourner autour de toi pour trouver le bon angle. « – Tu es prête ? dis-je d’une voix calme. – Oui, Monsieur, réponds-tu dans un souffle. » J’attends encore un peu. J’analyse la situation. Je te jauge. Puis la tige s’abat. Un bruit sec et sourd. Après un temps, qui parait toujours une éternité, c’est toi qui brise le silence.
« Un. »
Tu comptes. Tu dois compter. Tu dois approuver chaque coup que je vais te porter. Garder le compte de ta punition qui s’égrène. Je laisse encore le temps s’écouler. Te laisser avaler ta salive, goûter la légère douleur que tu ressens déjà, la laisser se diffuser en toi, puis mourir presque complètement dans ton corps. Puis la tige s’abat de nouveau.
« Deux. »
Tu te mords les lèvres. Ton corps se redresse, machinalement, pour absorber le choc. La cambrure disparait. J’attends que tu t’offres de nouveau. Ton dos se courbe, tes fesses repartent en arrière. Tu es prête. Encore un.
« Trois. »
Trouver le bon angle. Bien attaquer la courbe de ton cul offert, que le coup s’abatte bien sur la chair tendre.
« Quatre. »
A chaque nouveau coup, trouver une surface vierge. Un endroit non-encore effleuré.
« Cinq. »
Deux coups de suite au même endroit sont beaucoup plus douloureux.
« Six. »
Je me replace, pour attaquer ton autre fesse encore vierge de toute zébrure rouge.
« Sept. »
Cela a l’air facile. Ca ne l’est pas. A chaque coup, j’ai peur. Peur que mon geste ne soit pas assez précis, peur de déraper. Peur que la douleur dépasse le plaisir.
« Huit. »
Plusieurs coups comme celui-ci, et je commence à frapper tes deux fesses dans le même geste. J’imagine que la vibration, le souffle de la tige qui fend l’air doit atteindre ton sexe qui dépasse presque l’arrondi de ton cul.
« Douze. »
Je ne sais déjà plus où frapper. L’impression d’avoir déjà exploré tout ton cul de mes coups. Les zébrures couvrent le blanc de ton derrière. Alors je commence à descendre un peu plus sur le haut de tes cuisses. Là où cela fait plus mal. Là où quelques centimètres trop bas peuvent être quelques centimètres de trop, qui séparent la douleur que tu désires de la douleur insupportable.
« Treize. »
Tu cries à chaque nouvel assaut, désormais.
« Quatorze. »
C’est arrivé. Mon geste, pas assez précis, atteint le bas de ta cuisse. Je t’ai fait mal. J’ai peur. Je m’en veux. J’espère que tu absorbes ta douleur. Que tu ne perds pas, à cet instant, la confiance que tu m’accordes.
« Quinze. »
Le temps que tu mets à répondre s’allonge. Tes cris n’annoncent plus que la surprise du coup porté, mais aussi la douleur de ceux qui s’accumulent. C’est trop. Ton compteur est à 30, peut-être même 32. Je vais arrêter à 20, c’est bien suffisant.
« Dix-neuf. »
Je mets plus de temps entre chaque coup. Tu ne le sais pas, mais je tremble. Dans chaque son que tu émets, j’entends la douleur que je te prodigue. C’est insupportable. Je frappe une dernière fois.
« Vingt. »
« – On arrête. C’est assez pour aujourd’hui, dis-je. – S’il vous plaît, continuez, me réponds-tu. » Ta voix est déterminée. Je n’ai pas le choix.
« Vingt-et-un. »
Je tremble encore. Plus aucun endroit où je pourrais abattre mon geste qui ne soit déjà une source de douleur.
« Vingt-deux. »
Ton cri, encore. Ton corps qui se recroqueville. Je ne peux plus. Un coup plus léger, comme une caresse, que je n’entende plus la douleur de mon petit trésor, que cela s’arrête.
« Vingt-deux. »
Vingt-deux. Tu as répété. Le coup ne compte pas. Crois-tu que c’était une maladresse ? A ce moment, je te trouve impitoyable. Les larmes commencent à me monter aux yeux. C’est un supplice. J’abats encore la tige. Plus fort. Tu te tends. Encore ce temps qui n’en finit pas.
« Vingt-trois. »
Ta voix est forte. Implacable.
« Vingt-quatre. »
Je veux que cela cesse. Mes yeux sont presque flous. Je frappe plus fort.
« Vingt-cinq. »
Ca n’en finira donc jamais. J’accélère. Je n’attends plus après que tu annonces.
« Vingt-neuf. »
Plus qu’un seul. Un seul, et c’est fini.
« Trente. »
Tu te tords. Je me jette contre toi, dans un élan désespéré, cherche à me lover contre ton corps. Je cherche ton visage, tes lèvres, le sein réconfortant de tes bras. Tu trembles. Tu n’as pas encore vu mon visage presque baigné de larmes. Je caresse tes cheveux, pose mes mains contre tes joues. Te sers contre moi aussi fort que je le peux. Puis je cherche ton regard, paniqué à l’idée d’y voir encore la douleur que j’ai provoquée. Je n’y vois que l’inquiétude qui germe, l’interrogation face à ce que tu vois sur mon propre visage.
« Je t’aime. »
Je me souviens
24.10
Encore des morceaux de bonheur éparpillés, sur un week-end d’amoureux. Une semaine après, ces images envahissent encore mon esprit, me réveillant parfois la nuit plein de désirs frustrés.
Il y a d’abord cette première nuit, où tu te fais taquine alors que nous faisons l’amour : « Je t’avais dit que j’attendais le troisième rendez-vous », plaisantes-tu d’une voix fluette en amenant mon sexe contre ton sphincter. Je te découvre d’abord, et maintenant encore je sens ton cul palpiter au bout de mes doigts. Tu jouis très vite de mes hanches qui te percutent et de ta main qui t’accompagne.
Et puis cette autre nuit où tu sors tous tes jouets auxquels je joins les miens. C’est un charmant buffet qui s’étale sur le banc doublé de cuir à côté de ton lit. Je te déshabilles à côté de la table, et bande tes yeux pour que tu te laisses aller toute entière à la caresse des cordes que tu découvres pour la première fois. D’abord la faire filer entre tes jambes, effleurer ton sexe nu, puis l’entrelacer tout au long de tes flancs, resserrant à mesure l’étreinte contre ton ventre qui bientôt fait ressortir tes lèvres devenues rouges. Je ne peux m’empêcher de t’effleurer aussi, de venir prendre ta bouche, toucher un de tes seins tendus par le désir et le froid. Puis je libère tes yeux pour que tu puisses profiter du spectacle que m’offre ton corps ainsi habillé. Que tu es belle, si tu savais…
A quel instant dans toutes ces images qui me viennent mon cœur se gorge-t-il enfin d’un sentiment que je ne peux plus retenir ? A quel moment ma bouche ose l’aveu du bonheur absolu que tu m’offres pour te le faire partager ?
Dans la chambre, je t’attache de nouveau, d’une manière plus propice à des jeux plus poussés. Les bras noués dans ton dos, la poitrine enserrée, tu es bientôt à plat ventre tandis que j’immobilise tes pieds en l’air, écartant bien tes jambes. Une boule vient entre tes dents compléter ton abandon. Mes mains courent sur toi tandis que tu t’offres. Je prends le martinet que tu as mis à ma disposition, et le laisse aller et venir entre tes cuisses. Il vient caresser ton sexe, frapper tes fesses rebondies qui viennent à la rencontre de ce contact. Tu trépignes, gigotes quelque peu dans une tentative vaine d’échapper à la frappe, avant de la réclamer de nouveau.
Je glisse entre tes cuisses cet autre jouet dont la vibration peut presque être insupportable, le dirige sur ton clitoris. Je n’ai plus qu’à attendre que le plaisir t’envahisse. Parfois, je ne peux résister au fait de joindre ma bouche à cette caresse, dévorant de ma langue la petite étoile qui me nargue, ton sexe humide qui s’ouvre comme une jolie fleur. Quand l’orgasme te prend, je continue à te regarder et à t’écouter crier, la bouche encombrée de cette boule noire. Je m’enivre de regarder ta petite chatte rose ouverte se débattre dans le plaisir qu’elle t’offre. Des minutes entières se passent où tu jouis sans discontinuer. Combien de temps peux-tu donc crier comme cela sans redescendre ?
Je te détache, masse tes mains endolories, te prend contre moi pour que tu te calmes. Puis tu t’offres encore, à quatre pattes sur le bord du lit. Je vois tes fesses tendues de nouveau vers le martinet. Les lanières te caressent d’abord, puis s’abattent de leur propre poids sur ton derrière et sur ton dos qui se cambre. Je sais que tu me voudrais plus agressif, mais je n’arrive pas encore à te violenter, pris par les vagues de tendresse qui m’envahissent et me submergent. Plus tard, petit démon, je saurais te malmener autant que tu le souhaites. Je crois que nous nous retrouvons sur le côté, tête-bêche, le plaisir de ta bouche qui me capture, le bonheur de te dévorer encore, de te boire goulûment à la source. Impossible de me rappeler comment nous nous entremêlons, combien de caresses passent entre nos deux corps l’un contre l’autre. Je bénis qui voudra de ta peau douce, de ton désarmant sourire, de nos doigts qui s’entrecroisent, de tes yeux qui me noient… Mais je me rappelle de ton corps sous le mien, tes jambes écartées haut sur mes épaules, de tes mains qui encadrent mon visage, de nos bouches qui se mêlent, de ton regard plongé dans le mien tandis que mes reins te labourent. Mes mains rejoignent aussi tes joues, et c’est dans une frénésie étonnée que je jouis, les yeux ouverts sur ton visage qui me sourit.
Je me souviens de ton corps qui se love tendrement contre le mien, de nos lèvres qui se trouvent. De mes mains qui ne peuvent te quitter.
Je me souviens…
« […] je ferais des odes a ta chatte.
Adorable petit matou caché dans les plis de mon aimée,
Je me languis des jours où je peux te défoncer.
– ouuuh de la poésie ! »
Faire ses adieux
11.10
Cela faisait longtemps que je n’avais pas rêvé de toi, Maman. Et puis cette nuit, je t’ai retrouvée. Nous étions devant ce même ordinateur sur lequel j’écris, je crois. Va savoir ce que nous nous sommes dits, mais je me sentais plus conscient que je ne l’ai jamais été en songe. Je crois que c’était un rêve dans un rêve, et que dans le second, j’étais conscient de l’irréalité du premier.
Sans doute est-ce pour cela que j’ai l’impression d’avoir pu, enfin, te faire ces adieux apaisés que nous n’avons pas pu avoir. Les mots échangés m’échappent déjà, tu sais. Seule cette sensation poignante d’avoir parlé vrai m’habite. M’as-tu pardonné ? Sommes-nous vraiment apaisés ?
Par un procédé que j’ignore, tu étais là. Le fruit de ta présence en mon esprit ? J’aime à croire que quelque part, dans un endroit que je n’accepte même pas, ton essence a survécu. Et que tu as trouvé la paix que tu n’avais pas. Je te le jure, j’essayerais de la trouver, avant que l’aiguille ne tourne une fois de trop, pour moi aussi.
J’ai un chemin à suivre, Maman. Je sais que tu m’accompagneras tout le long de celui-ci. Et que mon père ne sera jamais loin pour me ramener dans le droit chemin.
Il y a encore ton odeur sur ta chemise de nuit. Hier soir, je m’en imprégnais encore.
Infarctus
20.07
On se rencontre. Me concernant, un peu à reculons. Mais je dois remettre le pied à l’étrier. Et puis on discute. Non, tu n’es pas sexy. Entre deux nuits dans un camion, remontant la côte Atlantique. Mais on parle, on parle, et puis le jour tombe, et on parle toujours. Alors on continue. L’heure avance, alors pourquoi pas, après tout ? On s’allonge l’un à côté de l’autre, nos lèvres se trouvent, et je suis amoureux. Pourquoi pas, après tout. Ecouter ces sensations sans réfléchir.
C’est la porte que tu m’as ouverte. Ecouter mes sensations, mes sentiments, sans m’interroger sur leur provenance, leur utilité, leur chemin. Les écouter d’où qu’elles viennent, les écouter même si elles sont multiples, envers et contre tout. Ca durera, ca ne durera pas, peu importe, puisque l’important, c’est que nous nous rencontrions dans ces replis de cœur qui sont les seuls ornements qui valent.
Mais j’avais oublié. Que ce n’est pas le chemin des autres. Et surtout, que les chemins qui se séparent, pour les autres, ce sont les cœurs qui se déchirent.
Depuis toi, elles ont été nombreuses, celles qui ont su faire vibrer mon cœur. Une après l’autre, une pendant l’autre, peu importe, mais l’attachement, soudain, inattendu, évident. Pour un sourire, pour un orgasme, pour une pensée, et mon cœur qui s’emballe.
Mais mon cœur n’oublie pas. Depuis la première, la toute Première, il créé une nouvelle place. Et quand elle part, il laisse l’endroit vide, aspirant autour de lui tout ce qu’il peut pour combler, sans succès.
Je pensais qu’on pouvait garder ces places ouvertes. Que les chemins se quittent, mais que la place pouvait rester ouverte, au creux de chacun, pour qu’à un détour on se retrouve au chaud, chez soi. Et qu’un jour, mon cœur serait un immeuble gigantesque, avec une place pour dormir pour chacune qui y aurait un jour trouvé sa place.
Un dernier moment
04.03
Ca fait un an que je n’ai pas écrit sur vous. Dans quelques jours, vos anniversaires en enfilade, pour me rappeler que vous ne rentrerez jamais dans la dizaine que vous entamiez chacun, ensemble.
Mais pourquoi ce soir, je crois me rappeler enfin la dernière fois où je vous ai vu. C’était l’hiver. Presqu’un an avant. Nous avons mangé ensemble, à Paris, j’ai salué mon père, je crois. Je crois que j’ai serré ma maman dans mes bras. Est-ce qu’elle a encore essayé de me refourguer un ticket de métro ? Impossible de me rappeler. Mais ce dernier regard posé sur elle… Comment aurais-je pu savoir que ce serait le dernier ? Avez-vous monté ensemble les marches ? Vous ai-je regardé retourner à l’hôtel ?
Et je chiale comme un gamin, à 4 heures du matin passé, en pensant à ce dernier moment qui me revient enfin. Je ne sais pas quoi faire de lui. Où le ranger dans ma mémoire pour qu’il arrête de marteler mon crâne devenu sourd au vide dont je l’assomme, pour oublier.
Parce que plus jamais je ne poserais mon regard sur vous. Parce que tout ce qu’il reste de vous est en train de pourrir sous terre depuis plus d’un an, après avoir pourri dans l’eau glacée. Parce que je n’ai jamais pu revoir vos visages. Que la dernière image que j’ai de vous est une photo que je n’ai pas prise.
Tu me disais que je devrais prendre plus de photos de toi. Pour quand tu ne serais plus là. Je regrette que tu ne puisses pas te réjouir d’avoir eu raison, Maman.
Je voudrais, comme tout le monde, qu’on me donne un dernier moment. Pour qu’on se dise ce qui ne sera jamais assez dit. Pour qu’on oublie. Ensemble. Les douleurs que nous nous sommes infligées. Je vous demanderais pardon de ne pas être celui que vous vouliez. De me pardonner : Je ne le serais jamais. D’essayer, si c’est possible, de m’aimer aussi imparfait que je suis. De tenter l’impossible…
Je crois que vous le faisiez.